THEATRE
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Extrait 1
Michel : Je viens de croiser votre frère, il n’a pas l’air d’être en grande forme.
Agnès : C’est sa forme habituelle. Je souhaitais m’excuser auprès de vous de sa conduite. Il lui manque parfois un filtre entre son cerveau et sa bouche.
Michel : Vous n’y êtes pour rien. (Un temps) Et vous, ça va ?
Agnès : A part le fait que votre fille vient de ruiner le mariage de mon fils ? Oui. Tout va bien. Finalement je ne serais pas contre une petite gorgée de quelque chose.
Michel : (Sortant son pétard) Sinon, vous pouvez passer à la vitesse supérieure. Ça aide à résoudre pas mal de problèmes, c’est bon pour l’anxiété et le moral et après on dort comme un bébé.
Agnès : Ne vous inquiétez pas, moi aussi j’ai mes petites astuces pour me relaxer. (Elle sort une bouteille d’une réserve cachée) Ça date de l’époque où mon mari travaillait comme coopérant au Mexique.
Michel : Qu’est-ce que c’est ?
Agnès : De l’Aguardiente. Littéralement de l’eau ardente. Un mélange de rhum et de mezcal, 100% agave.
Elle sert deux verres et en tend un à Michel.
Michel : De l’agave ?
Agnès : Un cactus Mexicain. (Levant son verre) Attention ça pique les yeux. (Elle l’avale cul sec)
Michel : (Il avale son verre de même) Ah oui, c’est du sérieux. C’est étonnant ce goût, ça ne ressemble à rien de ce que je connais.
Agnès : Et vous verrez, dans deux verres, plus rien ne ressemblera à ce que vous avez connu. Encore une petite lichette ?
Michel : Allez.
Elle sert deux nouveaux verres.
Agnès : (L’alcool aidant, elle se lâche un peu) Vous savez, je n’ai jamais vraiment aimé mon mari. Mais Emerson plaisait à ma mère. Emerson ; elle trouvait ce prénom exotique. Moi aussi au début. Ce brave Emerson, toujours propre sur lui, pas un cheveu qui dépasse. Le gendre idéal. Vous voyez ? Et comme j’ai toujours voulu faire plaisir à ma mère eh bien voilà. Et vous ?
Michel : Moi, c’est tout le contraire. Mes parents détestaient Nicole alors je l’ai épousé pour les faire chier.
Agnès : Ça a marché ?
Michel : Ça les a ennuyés une petite semaine. Moi, elle me fait chier depuis 20 ans.
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Extrait 2
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Ray revient avec une bâche en plastique en entreprend de la mettre sous la chaise de Bonny.
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Ray : Ecarte toi, ça va gicler. Je vise directement la tête.
Angel : Attends ! (A Bonny en agitant sous son nez le couteau et le revolver) En souvenir du bon temps passé, on te laisse le choix, Bonny.
Bonny : Si j’ai le choix, je préférerais mourir dans mon lit dans les bras d’un homme.
Angel : On te promet que ça sera sans douleur dans les deux cas. On n’est pas des monstres.
Ray : Pourquoi sans douleur ? L’apprentissage de la douleur n’est pas exempt d’un certain plaisir pour qui le pratique régulièrement. Tout dépend de quel côté on se situe, évidemment. T’en penses quoi, Bonny ?
Bonny : Je pense que pour un type qui n’a pas sa langue dans sa poche, tu ne faisais pas grand-chose d’autre avec si mes souvenirs sont bons, alors qu’Angel, pardon, mais il ne faisait pas que causer…
Ray : (Prenant le couteau) J’opte pour la solution douloureuse… définitivement.
Angel : Attends ! Qu’est-ce qu’elle veut dire exactement avec cette histoire de langue dans la poche ?
Bonny : Je veux dire que Ray, c’est un beau causeur. Ça pour parler, ça y allait, mais des fois une femme désire autre chose. Mais quand on rien au-dessous de la ceinture, vaut mieux avoir de bons sujets de conversation.
Ray : (Avec un méchant rictus) Finalement, ça va être lent et pénible.
Bonny : Un peu comme au plumard quoi.
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Elle éclate de rire et Angel, spontanément, se joint à elle.
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Ray : (Très énervé, à Angel) Qu’est-ce qui te fais rire ?
Angel : (Essayant de se contenir) Rien ! Je veux dire non, ce n’est pas drôle. C’est… c’est juste que quand tu me parle de tes conquêtes féminines, on a l’impression…
Ray : L’impression que quoi ?
Angel : Que… enfin je veux dire… je ne sais pas… que tout fonctionne.
Ray : Tu penses que je suis impuissant, c’est ça ?
Angel : Je n’ai pas dit ça !
Ray : J’ai eu quelques pannes, c’est vrai, mais c’est arrivé que trois fois.
Bonny : Sur trois. Ça fait un bon 100% si je compte bien.
Ray : (A Bonny) Toi, tu vas vraiment souffrir.
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